Parmi les trésors de l'île de Beauté, les fresques du XV° siècle sont une des beautés les plus secrètes et qui ne se révèlent qu'à ceux qui prennent le temps de les chercher et de les contempler. Elles sont dues à l'influence et à la présence des artistes génois et toscans, car à cette époque la Corse dépendant de la ville de Gêne.
On recense aujourd'hui en Balagne, dans le Cap Corse et la Corse du centre, le Boziu et en Castagniccia, pas moins d'une trentaine d'édifices religieux conservant encore des peintures murales à fresques du plus grand intérêt.
Œuvres maîtresses de l'île, elles sont pour la plupart anonymes mais ont pu être datées entre 1380 et 1520, âge d'or de la fresque en Corse et époque des bouleversements artistiques de la Renaissance Italienne. Elles témoignent d'ailleurs des échanges avec l'Italie et d'une tradition picturale commune, mélange de roman et de gothique comme dans le Piémont, la côte Ligure et la Toscane.
Les mêmes scènes, inspirées de l'histoire sainte, de la vie des saints, selon les dogmes de l'église chrétienne, sont souvent reprises en des lieux différents. Ces œuvres, destinées à accentuer la réceptivité religieuse, furent aussi un moyen d'apprendre pour les illettrés, une "bible des pauvres". On distingue deux tendances dans le style : l'une aristocratique et savante(la Trinité d'Aregno ou la chapelle St Thomas de Pastoreccia) , l'autre plus naïve et imprégnée de tradition paysanne. "La pastorale franciscaine s’appuie sur des images pour diffuser son message, à savoir la primauté de la Révélation sur l’Ecriture et sur la Foi. Un véritable "système audio-visuel" se crée dans les chapelles de Corse dans lesquelles les fidèles seront confrontés au même "espace fractionné, géométriquement ordonné", aux mêmes images et au même endroit et ils entendront toujours les mêmes sermons à propos de ces images.""Ces fresques mettent en place une "vision globalisante du divin" et, par la répétition systématique de ces images dans toutes les chapelles, un réflexe conditionné est ainsi créé et le fidèle ne peut pas s’y soustraire. La connaissance est véhiculée à la fois par les textes et par l’image. Ce sont des images de grande taille, de plain-pied avec les fidèles, aux couleurs très vives, qui évoquent la Passion et la Rédemption. Ce sont des images à la fois mnémotechniques et analytiques. Ce ne sont pas des images anecdotiques ou historiques, elles sont dogmatiques. "
"(1) Camille Simone FAGGANIELLI, "Les fresques de la Corse génoise au 15° siècle", Paris, 11/2009
Liens fresques de Corse http://france-romane.com/Corse/peintures.htm
art roman en Corse http://france-romane.com/Corse/dioceses.html
http://www.corse.culture.gouv.fr/monuments/actions_crmh/carte_fresques.gif
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